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OH PARDON ! TU LISAIS...
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30 décembre 2022

« NI SEULS, NI ENSEMBLE » de Marie-Fleur Albecker

 

NI SEULS, NI ENSEMBLE

Éditions Aux Forges de Vulcain – Mars 2021 –243 pages-

 

Dernière chronique de l’année 2022 ! A minuit le 31, prenez une coupe de champagne, des choux à la crème et ce livre. Faites-le d’autant plus si vous ne supportez plus ni votre famille, ni votre belle-famille, ni cette société et ses diktats, ni le déni, ni les faux-semblants, ni… ni… et que vous aimez les choux, la crème, la lecture et les éditions Aux Forges de Vulcain ! Apprenez à vous faire plaisir ! (Et si vous ne trouvez pas de choux, comme moi... achetez des chouquettes et de la chantilly, c'est parfait aussi !)

 PITCH Les premières pages assez « romance » prennent vite une giclée de Destop en pleines pages, et le roman prend alors des odeurs de conte sociologique décapant, caustique et hilarant. La société, la politique, la famille sont rattrapées par une autrice décidée à balancer toutes les vérités et évidences, n’en déplaise à celles et ceux dont le politiquement correct s’apparente à un mantra.

 

 RÉSUMÉ  Louise, fille de bourges cathos de province et en attente de LA rencontre, se laisse séduire par Karim, français d’origine marocaine, engagé en politique après ses études à science Po. L’AMOUR a-t-il une chance face au poids des traditions familiales, des idées préconçues de chacun, des différences fondamentales qui ont façonné les uns et les autres, et face aux injonctions ou interdits de notre société ?

 

MON AVIS   Au fil des chapitres de ce roman choral, on passe de la voix de Louise à celle de Karim puis à celle de « ensemble », ce personnage nouveau censé affronter la vie dans cette société du XXIème siècle, censé même l’améliorer, la réinventer (programme peut-être encore un peu ambitieux pour l’humain d’aujourd’hui ?) Les personnages viennent parfois dérober la parole au narrateur pour s’insurger ou argumenter, apportant charme et dynamique au texte. L’autrice verse durant 243 pages un délicieux jus de citron acide sur un mal de gorge. Jamais de jugement (l’autrice n’est pas Dieu) ni de polémique (agressivité vide d'arguments, issue d’une névrose et d’un manque de confiance en soi) mais des faits et des preuves nous obligeant à réfléchir, relatés avec intelligence dans un style moderne très « peps » et très visuel.

 

 Avez-vous déjà réfléchi aux travers communs à la société, la famille, la politique ? De suite je pense aux mensonges, aux secrets et non-dits, aux faux-semblants, aux enjeux de pouvoirs, aux incompréhensions, aux disputes, aux fossés (tranchées, même) entre des groupes (clans, camps, partis…).

 Alors quand l’amour frappe à la porte, comment gère-t-on un couple mixte, sachant qu’il s’agit d’abord de gérer la vie à deux (vie amoureuse, vie professionnelle, vie sociale, vie familiale) ? « Mais la foi, l’amour et surtout l’implicite entre eux avaient, dans un premier temps, caché les emmerdements qui allaient fatalement surgir devant eux. » Faut-il analyser puis parler des différences pour mieux trouver une voie commune, acceptable pour les deux ? « Ah, mais les papillons dans le ventre ne remplaceront jamais la clarté d’un dialogue ». Parler, c’est bon et nécessaire, mais deux êtres d’univers diamétralement opposés peuvent-ils vraiment vivre en phase sur le long terme ?

 

Si encore Louise et Karim arrivaient dans ce couple, vierge de toute origine sociale, de toute culture, de toute croyance limitante, de tout préjugé… Mais nos tourtereaux sont non seulement formatés mais aussi névrosés (comme nous tous, rassurez-vous !) L’autrice explique qu’ils vont tenter de voir au travers de ces névroses comme au travers de nuages.  « Ni Louise ni Karim n’avaient de temps à perdre (d’urgences vitales) pour leurs névroses. » Donc deux jeunes plein de problèmes non réglés (pas même reconnus !) qui croient en la magie de l’amour, pour elle (« Je ne sais jamais ce que je veux ! Je veux être comme tout le monde et être exceptionnelle, je veux que ça se passe bien, je veux être mince, je veux qu’on m’aime ») et en celle de la réussite, pour lui ! (« J’y arriverai et elle m’aide, parce qu’elle croit en moi. C’est ce que je dis, avec elle j’ai rencontré ce que je cherchais : une partenaire »)

 

Comment révéler son identité profonde avec des familles qui n’ont qu’un but : que rien, mais rien, jamais, ne change dans les habitudes, les coutumes, les diktats sur la bienséance et le devoir moral, leurs croyances emprisonnantes… ? Chacune des deux familles s’oppose à sa manière à ce « poids de la mésalliance amoureuse ». Et pas une pour sauver l’autre en termes de mépris, de racisme et de désir de paix dans sa propre bulle…

 

Pourtant ils ont en commun un certain niveau d’études, un côté intello idéaliste et humaniste, même si la carrière chez Karim revêt une importance +++. Il ne veut rien de moins que sauver la France, se dévouer à offrir au peuple cette fraternité dont il a tant besoin. Il est de gauche, investi, arriviste aussi.  « Et son entrée en bourgeoisie, sa caution, c’est Louise qui peut la lui assurer ». Louise le porte, elle veut lui donner ce « vernis culturel » sans lequel il n’a aucune chance. Non ! Les études et le charisme ne suffisent pas. Il faut aussi les codes… La gauche, pour Louise, c’est nouveau : « Mais que c’est dur d’être de gauche quand on n’est pas nécessiteuse »


 

LE CONSEIL DU MATOU CHARLY, INTELLO MAIS PAS TROP  Vous êtes vraiment compliqués et parfois un peu tordus, ou simplement trop gâtés, vous les humains. Nous les félins sommes plus naturels, plus hédonistes peut-être et pour moi un canapé (même blanc laqué) et des meubles en bois (même en chêne foncé) symbolisent le bonheur et le confort d’un foyer, avec des coussins moelleux et de quoi faire mes griffes ! (Vous comprendrez mieux après avoir lu la présentation de Louise à sa future belle-famille)…


 

LA DRÔLE D'ORDONNANCE DE LA PSY ET COACH EN HERBE   Le poids de la naissance… Il n’existe pas de régime miracle. « Mais on ne peut pas abattre son arbre généalogique : il faut apprendre à vivre avec ses branches pourries ». Mais reconnaître qu’elles sont pourries est toujours un bon début pour éviter de s’appuyer trop fort dessus et de se faire très, très mal en tombant…

 

! Alors ? Vous les souhaitez seuls ou ensemble ?!

 

Vous avez apprécié ? Alors lisez le premier roman de Marie-Fleur Albecker, « Et j’abattrai l’arrogance des tyrans », sorti en 2018 aux Forges de Vulcain, et que j’aurai plaisir à commenter courant 2023.

 

BONNE ANNÉE !!!

 

 

 

 

 

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Commentaires
B
Encore un qui fait bien envie !! Merci pour ces chroniques 😘! <br /> <br /> Un beau réveillon à toi Catherine 😘😘😘, un succès grandissant et de belles aventures pour 2023.
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J
Bon. Il me faut m'y résoudre, 2023 sera une année lecture... :)<br /> <br /> Très belle fin d'année au merveilleux trio : Mlle Lizet, Matou Charly et la coach en herbe, leur souhaitant pour 2023 bonheur, santé, lectures inspirantes, lecteurs à foison, etc...
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M
Merci Cat pour cette belle découverte ! Ça me donne bien envie ; c'est un thème qui m'intéresse. Bonnes fêtes et belles lectures prochaines ! Merci !
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