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OH PARDON ! TU LISAIS...
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16 avril 2023

« MARCELLO & CO » de Thomas Vinau

MARCELLO & CO

Éditions Gallimard, collection Sygne –237 pages- 2022-

 

Tout est beau : l’histoire, le style, la couverture et même le papier (avec sa bande en relief à chaque page) : TOUT !

 

PITCH : Une fable poétique ? Le roman d’un poète ? J’inventerais presque pour l’occasion le genre du tendre polar poétique ! Mais au fond, on est sur une (en)quête de sens, celle d’un jeune qui en fait se cherche avant de chercher l’autre… C’est ma-gni-fique !

 

RÉSUMÉ : après une fugace collision, un jeune étudiant un peu paumé va se mettre à suivre quotidiennement un homme au look hybride entre Marcello Mastroianni et le capitaine Haddock. Il le surnomme Marcello, comme l’acteur tant aimé et enquête sur ce « presque » clochard qui mène, en plein cœur de ville, une vie plus qu’étrange...  

 

 MON AVIS : En 2022, j’ai eu la chance de rencontrer Thomas Vinau en librairie. Je l’ai écouté, j’ai aimé sa bonne humeur, admiré son humilité, perçu sa douceur, deviné son hypersensibilité. J’avais en face de moi un adulte à l’âme d’enfant, un passionné de mots qu’il assemble sans relâche depuis si longtemps pour en faire des histoires, comme on choisit soigneusement des cailloux qui deviendront une calade. Ce soir-là, j’ai senti la douce folie contagieuse de l’écriture m’envahir de nouveau, de plus belle ! Son œuvre intimiste a été nourrie par Kafka, Maupassant, ou par de grands auteurs américains comme Bukowsky, Raymond Carver et Richard Brautigan.

 

« Marcello & Co » est un roman de l’intime, du quotidien. Mais je ne peux pas trop en dire, voici un livre fort difficile à chroniquer sans le plagier, et mal de surcroit ! Le narrateur (sans nom ; l’auteur, peut-être un peu ?) a la vingtaine, fréquente parfois les bancs de la fac, a le cœur en miettes et bosse deux heures par jour dans un snack pour faire bouillir tant bien que mal sa marmite. Bien entouré par des potes tout aussi branleurs que lui et qui ressemblent plus à des planeurs qu’à des avions de chasse, cause shit et autres substances… « Dans l’obscurité, parfois, il m’arrivait de briller, ou du moins de le croire. On m’aimait bien, je m’aimais moins. La vie était belle et j’étais malheureux ». Le jeune homme avance sans risques, sans grandes illusions, bien seul. « Mon lit était mon ami, mon frère, mon terrier, ma patrie. Je m’y étais endormi seul, avec toute la place qu’il fallait pour déployer ma solitude. Et je m’y réveillais seul, tassé dans un coin, roulé en boule, comme après un long voyage intergalactique qui n’aurait rien changé. »

 

Pourtant une chose le fait vibrer : la littérature. « parce que c’était la littérature, donc l’art, donc la seule vie qui vaille, l’unique construction humaine à laquelle je voulais bien croire. En secret. » Alors il écrit des mots dans un carnet, assis à une terrasse de café. Comme aime aussi à le faire Marcello, ce vieil homme étrange au look de film d’Audiard, qui ressemble un peu à un « pirate clodo » ! Leur rencontre est improbable, dans Paris, au Jardin des Plantes. « C’est là qu’il est tombé à mes pieds, comme une merde de pigeon, et ça a changé ma vie ». Mais qu’est-ce qui va pousser le jeune homme à vouloir à tout prix tout savoir sur le vieux loup de mer, pour qui il éprouve un « mélange de dégout et d’admiration » ?

 Une chose m’a fascinée dans ce livre : les aller-retours entre trois univers si différents mais qui se complètent si bien : les années 2000 dans la solitude d’une métropole pressée comme Paris, les années 1960-70 et l’univers si onirique de Fellini, et le monde parallèle du merveilleux à la limite du conte fantastique. Un savoureux mélange et je dirais que la mayonnaise a super bien pris !


 

LE CONSEIL DU MATOU CHARLY, INTELLO MAIS PAS TROP : Mon passage préféré ? Quand Marcello ramène des crevettes dans sa poche !!! J’adore les crevettes, et du coup, aujourd’hui, j’ai mangé des sardines. Rien à voir vous me direz, mais si en fait, sardines, crevettes, ça m’a mis dans l’ambiance du livre. Je ne peux pas vous en dévoiler plus, mais ce livre vous plonge dans le merveilleux, vous savez, un peu comme dans les contes de fée, dans un monde imaginaire, quoi ! Là où tout est possible, à la croisée des chemins du réel, du rêve et du fantastique. Comme chez Marcel Aymé !


 

LA DRÔLE D’ORDONNANCE DE LA PSY ET COACH EN HERBE : cette histoire raconte une introspection, une réflexion sur soi-même. Parfois, pour se rencontrer, il faut un miroir ou un être qui joue ce rôle. Alors enfin, on peut regarder ses fêlures en face, comme notre narrateur qui a pourtant plus envie de fuir que d’affronter le réel…car Marcello lui renvoie une drôle d’image de ce qu’il pourrait devenir dans des années… Mais cette anticipation est-elle réaliste ou fait-il juste face à ses peurs ?


 

Vous avez apprécié ? Alors plongez-vous dans l’œuvre de Thomas Vinau, dans celle de Mastroianni, de Fellini, d’Audiard, et rêvez, rêvez, car il n’y a que ça de vrai qui puisse nous libérer de nos chaînes, nos abîmes, nos solitudes. N’oubliez jamais qu’un cailloux, dans la main de celui qui ne sait pas rêver, reste un bout de pierre, froid et inerte…

 

 

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Commentaires
M
Et un auteur de plus à découvrir ! Merci à Charly de me faire saliver sur ses sardines et crevettes, et surtout un grand merci à la Psy et Coach en herbe pour ce blog " triptyque" en époques et en personnages. E viva Italia !
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