«HYPERSENSIBILITÉ SENSORIELLE , LA BOÎTE À OUTILS» de Virginie Clavel et Valérie Ferron et «L’ H.S RACONTÉE AUX ENFANTS »

Éditions de Mortagne – 261 +43 pages- 4^ème trimestre 2022-

Un sujet passionnant présenté de manière ludique et efficace !

PITCH : Des réactions trop intenses et trop longues à divers stimuli font de la vie de votre enfant et de la vôtre un cauchemar ? Pourtant vous sentez bien qu’il ne fait pas exprès. Alors lisez ce guide !

RÉSUMÉ : Deux livres : le premier s’adresse aux enfants, 43 pages de l’histoire illustrée de la petite Marilou qui apprend à comprendre pourquoi elle réagit plus fortement à beaucoup de stimuli et trouve pléthore d’astuces pour mieux gérer son quotidien d’hypersensible. Le second, écrit pour les adultes par deux ergothérapeutes canadiennes décortique l’hypersensibilité sensorielle, et propose moult stratégies pour aider les parents souvent démunis devant des crises qu’ils ne comprennent pas.

 MON AVIS : Ah ! L’hypersensibilité tellement à la mode en ce moment… De nombreuses personnes se proclament hypersensibles après avoir bien pleuré lors d’un chagrin d’amour ou avoir du mal à supporter la douleur physique. NON ! Il est normal que l’être humain, doté de sensibilité, ait des sensations et émotions fortes dans la vie ! S’il n’est plus sensible, je dirais qu’il est… mort ! Les difficultés arrivent lorsque le système nerveux central (qui analyse les informations sensorielles) va avoir un seuil de réactivité plus bas que la moyenne. En gros, il sera rapidement en surcharge, et forcément, une goutte d’eau arrivera plus rapidement pour faire déborder le vase émotionnel et sensitif ! Nous sommes tous confrontés à des stimuli, mais l’hypersensible n’y réagit pas comme les autres : ces coquins de stimuli déclenchent une réaction plus rapide, plus forte et plus longue. On parle alors d’hyperréactivité sensorielle. Bref, ça va trop vite, ça fait souffrir et ça dure…

Ce livre m’a touchée dans son approche pédagogique et son côté pratique. J’ai vraiment apprécié qu’il ne surfe pas sur la vague de la tendance mais décortique les grandes lignes pour donner aux parents une boîte à outils. Car vivre avec une hyperréactivité sensorielle peut être difficile, douloureux même, si l’entourage n’y comprend rien, si l’on est stigmatisé, moqué, maltraité, forcé. Or ce n’est pas une maladie que l’on diagnostique, elle n’appartient pas à la DSM-5 qui par ailleurs inclus l’hyperréactivité sensorielle comme un critère du TSA (trouble de la sphère autistique). Alors mieux vous comprendrez le fonctionnement de votre enfant, plus vous l’aiderez à trouver des outils pour faciliter plein de situations quotidiennes, (ce que les autrices nomment des stratégies d’auto-régulation), plus il sera épanoui.

Cette lecture m’a permis de mieux comprendre les cinq sens, leur rôle originel d’avertisseurs de danger. Saviez-vous que « L’odorat est lié étroitement au système limbique, le siège des émotions et de la mémoire » ? J’ai eu envie de relire Proust et le passage sur sa madeleine… Trois autres sens souvent méconnus existent aussi. Ne pas réussir à faire une roulade, ou être systématiquement malade en voiture pourraient concerner le sens vestibulaire ! Sentir ses organes internes de façon exagérée serait en lien avec le sens de l’intéroception : « Comme les émotions sont des sensations vécues à travers le corps, elles peuvent également être considérées comme des sensations intéroceptives ». Reste le sens proprioceptif : vous portez vos bagages et le cerveau vous avertit qu’il est maintenant trop lourd.

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LE CONSEIL DU MATOU CHARLY, INTELLO MAIS PAS TROP : Enfin on parle de moi dans un bouquin ! Enfin, de moi… Je veux dire, moi aussi je suis un hypersensible sensoriel. Comme tous les chats. Mon cerveau ressemble à une porte de saloon (j’ai adoré cette comparaison faite par les autrices), elle ne ferme jamais vraiment et laisse passer des millions d’informations sensorielles… Alors forcément, gros travail de filtrage, d’interprétation et à la fin je réagis très fortement. Bref, je surréagis, quoi. Je suis vite surchargé et c’est du stress. Devant le stress, soit je reste figé, soit j’attaque (la souris par exemple, ou les mollets si l’humaine a fait trop de bruit !), soit je fuis sous le canapé chercher calme et ressource.

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LA DRÔLE D’ORDONNANCE DE LA PSY ET COACH EN HERBE : Sensibiliser les parents à l’hypersensibilité de leur enfant est primordiale. Il est impératif que nos personnels soignants et nos professeurs soient mieux informés également. Un enfant incompris dans sa spécificité, risquant d’être accusé d’exagérer, de dramatiser, d’inventer pour se rendre intéressant, voire d’être un problème pour toute une fratrie à cause de ses réactions, va souffrir le martyre, emmagasiner des expériences traumatisantes, vivre en stress permanent donc en hypervigilance. Or son fonctionnement cérébral ne changera pas, devenu adulte sa souffrance aura grandi sans réponse. Personne ne lui aura jamais rien expliqué, il vivra cela comme un handicap. Alors que compris et accompagné, il pourrait faire de cette sensibilité exacerbée le terreau de sa réussite !

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Vous avez apprécié ? Alors lisez d’autres ouvrages des éditions de Mortagne, qui traitent de l’autisme, de l’anxiété, des allergies, de la douance, des émotions, du TDA/H, du deuil etc.

Comments

[Jigs]

Point central dans les TSA effectivement... merci pour cette référence, encore une que je garde précieusement.



Même en tant qu'adulte, on peut être accusé d'en faire trop : bah oui, je fais ma star avec mes lunettes de soleil même en hiver... et puis quelle chochotte je suis, aussi, à réagir à des odeurs que les autres sentent à peine... :)