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OH PARDON ! TU LISAIS...
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10 décembre 2022

« LE MYSTÈRE DU MAGOT » de Bertrand Boileau

 

Le mystère du magot (2)

Éditions Fasciné – 2014 – 306 pages-

 

 RÉSUMÉ  Louis Nicolas se recueille sur la tombe de Jim Morrison quand il entend soudain une voix de jeune femme sortir du mausolée voisin ! Après avoir sauvé la jeune Zelda, celle-ci va le forcer à suivre un jeu de piste étonnant sur les pas de feu le Docteur Petiot, le célèbre voleur puis assassin de ses patients, psychopathe ayant caché un magot...

 

 PITCH L’auteur nous offre là la première enquête de Louis Nicolas et Zelda, un couple assez « perché » dont l’originalité fait du bien par les temps qui courent : du bien au mental (repos car concentration nécessaire sur l’histoire), du bien au moral (on peut rencontrer l’amour au cimetière ! Si si !), du bien à notre espérance (pourquoi je ne découvrirais pas le magot, moi ?) et du bien aux cellules grises (clins d’yeux à la Bible et au Talmud).

 

 MON AVIS   Reçu en cadeau, j’ai lu du Boileau pour la première fois (ce Boileau-là en tous cas !) et sa plume incisive, que l’on sent rapide et intelligente, parfois très crue, parfois sensuelle, m’a embarquée. « Les chaises de la cuisine étaient bien inconfortables, ils montèrent dans la chambre de jeune fille aux draps froissés ».

 

L’humour décalé flirte parfois avec l’absurde. C’est exprès que Boileau n’emprunte pas les passages cloutés ! Son héros ne tombe pas amoureux lors du week-end annuel de son entreprise mais le soir au cimetière ! Peut-être car il est un être aérien, très zen face au(x) meurtre(s), (et non homme-hamster qui cogiterait non-stop, s’inquièterait et mettrait son mental en danger) ? Louis Nicolas réfléchit en professionnel de l’intrigue, en passionné, en amoureux de l’aventure et en hédoniste. Mais jamais en homme prévisible…

Son amoureuse ? Elle ne s’appelle pas Corinne mais Zelda (bon…désolée, j’avais besoin de me lâcher aussi, comme dans les années 80 !!!). Elle n’est pas en échec scolaire mais un puit de science, adulée par son père : « C’est pour cela que ma fille se prénomme Zelda. Pour que continue cette lignée de femmes élégantes et responsables, autonomes et féminines.»

J’ai donc cheminé avec deux êtres déjantés, amoureux et avides de situations improbables vers des lieux mystérieux, parfois assez irréels. Il est vrai que j’ai d’autres habitudes que d’aller me promener dans les souterrains parisiens donc forcément je suis sortie de ma zone de confort…

 Boileau est culotté, et sa culotte porte la marque « années 80 ». En 2022, on dirait « ah oui, quand même un peu gore… » : « Un lieu à tourner un film de putes grasses et sales avec des points noirs entre les seins ». Serait-on devenu prude et muselés ?

Mais il contrebalance un style sombre et parfois peu empathique avec un côté presque enfantin parfois : « Et il les emmena à l’une de ces délicieuses terrasses parisiennes où l’on mange sur 30cm2 de nappe en papier entre voitures et pigeons »

Le méchant du livre, c’est quand même le schizophrène et vicieux Docteur Petiot , le serial killer (Vocabulaire 2022) qui s’en donna à cœur joie durant la seconde guerre mondiale, avec comme cible principale les Juifs. On le côtoie de très près dans le roman fort bien documenté.


 

 LE CONSEIL DU MATOU CHARLY, INTELLO MAIS PAS TROP

Vous en pensez quoi, de Aldo, l’incroyable bulldog anglais qui « avançait en dodelinant des fesses » ? Quand je l'imagine, je pense de suite aux  mannequins sur un podium! J’ai adoré, partout il y a des comparaisons chien-homme (ou homme-chien ?) qui ramènent de l’humanité là où certains personnages l’avaient fait disparaître sous la cupidité ou la cruauté. « Roseofsharon dormait là, enroulé dans la couverture, ainsi que l’aurait fait un chien. Aldo ne le reconnut ni comme un humain, ni comme un des siens, et lui manifesta une indifférence polie, sans plus. »

 

J’adorerais rencontrer Aldo mais « Mieux vaudrait tout de même ne pas le rendre jaloux, il est quand même de la race des tueurs de taureaux ! »


 

  LA DRÔLE D'ORDONNANCE DE LA PSY ET COACH EN HERBE Si ton ado traîne trop au cimetière et qu’on l’a vu sortir d’un mausolée, mieux vaudrait consulter un médecin, en s’assurant avant que ce docteur ne traîne pas, lui non plus, dans les sous-sols humides et inquiétants des villes ! (En fait, là, je ne suis plus du tout dans l’insouciance 80 mais dans l’anxiété typique 2022 : peur de tout et pour tout… )

 

! FAIRE SOURIRE AVEC DU TRAGIQUE, C’EST FORT !

 

Vous avez apprécié ?  Je vous conseille un recueil de nouvelles écrit à quatre mains par Bertrand Boileau et Brigitte Banjean : "Cette trace de ta vie dans la mienne" aux éditions Anfortas (Prix Sénèque 2019).

Les aventures de Louis Nicolas et Zelda continuent avec "le cimetière des veaux sous la mer", "ce mal étrange et pénétrant", "Le champ des possibles"

 

 

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