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OH PARDON ! TU LISAIS...
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8 octobre 2023

AVANT LA FORÊT de Julia Colin

Avant la forêt

Éditions Aux Forges de Vulcain – 376  pages – Rentrée littéraire août 2023 – Couverture d'Éléna Vieillard –

 

Mon 2ème coup de love 2023, un roman merveilleux à tous les sens du terme !

 

PITCH : une première partie où la société a éclaté, où il faut survivre, fuir, tenter de reconstruire ailleurs, où l’autrice nous sensibilise à une reconnexion progressive à la nature. Une seconde partie où le roman survivaliste fait place au conte fantastique et où la nature prend une place …inattendue pour nous, humains de 2023…

 

 RÉSUMÉ : Élie, ses parents et sa « presque-sœur » tentent de fuir l’enfer des pénuries et la violence d’une guerre civile qui arrive à grands pas. Après une halte à Marseille gérée par la mafia, ils arrivent dans un village des Pyrénées vivant depuis très longtemps en quasi autarcie. On troque, on s’entraide, la milice veille à la sécurité. Élie envisage une nouvelle vie mais Calme rejoint le monde de la Forêt. Nature et humains peuvent-ils cohabiter ?

 

MON AVIS : Julia Colin fait craquer tous les vernis, elle teste ce qui pourrait advenir si le monde géopolitique pétait définitivement le câble, si les pénuries de tout rendaient les gens paniqués et fous au point de fuir et si les gouvernements avaient quasi jeté l’éponge.

« En vrai, c’était la merde, mais je crois qu’on a longtemps tous été dans le déni. On ne pouvait pas régresser. Pas nous, pas l’Occident. » Ah ! Le déni ! Il permettait malgré tout de voir les plaisirs comme étant acquis et d’évacuer certaines peurs par le sport et le grand air. On trouvait « très aventureux d’aller camper une semaine le long de la Loire. »

Matérialisme, consumérisme, plaisirs rapides et bien-être sensé en résulter : « …il eut soudain la mélancolie violente d’un monde en paix, où il n’était pas uniquement question de survie mais aussi de plaisir. »

Nostalgie « …d’un temps où il était possible de partir marcher juste pour le plaisir, et non pour la transhumance, les récoltes ou la chasse. »

 

Voilà donc deux familles qui migrent…à Marseille. Oui, les plus chanceux rejoignent souvent une famille pouvant les accueillir. L’autrice va nous faire réfléchir tout le long du livre sur différents systèmes sociétaux dont aucun n’est parfait. Le fonctionnement marseillais s’appelle la mafia, elle gère à la place de l’État, paye les fonctionnaires, gère les migrants français, … Migrants ? Ben oui, faut appeler un chat un chat !

 

Les deux personnages principaux, ELIE (18 ans) et sa « presque sœur » ou « plus que sœur » CALME (17 ans) sont deux êtres fusionnels comme le Yin et le Yang. L’un est rassuré par l’ordre et veut bâtir avec l’humain. Le fameux vivre ensemble ! Alors que la jeune fille est éprise de liberté, de calme et recherche la vie en autarcie pour l’indépendance absolue. Elle, craint les hommes, leur violence, lui, croit en eux, en un avenir de partage, ensemble. Calme, c’est le cerveau droit, l’intuition, l’imagination, l’évasion. Elie représente le cerveau gauche, le mental, le pragmatisme. Pourtant ces deux êtres hyper attachants ne peuvent vivre l’un sans l’autre.

 

Après la disparition des parents de Calme, la famille d’Elie adopte littéralement cette fille fragile, différente. Et oui, le roman postapocalyptique n’est pas dénué d’amour et d’empathie ! Les voilà en route pour Massat (village des Pyrénées ariégeoises) où les parents de Calme possédaient un terrain. Mais ici, il faut montrer patte blanche pour entrer… Règne de l’entre-soi, sans les miséreux d’ailleurs, identité villageoise avant tout !

Un endroit où l’on troque, où la milice des jeunes, dirigée par la jeune SAULE, veille à leur autonomie. Au royaume de la débrouille et du labeur, c’est un pour tous et tous pour un ! Les faits sont-ils à la hauteur des promesses ? Endroit visionnaire ou replié sur soi ?

 

Dans cette première partie, j’ai fui, tremblé, espéré avec eux, et goûté pas à pas à un monde moins rationnel grâce à Calme, l’hypersensible qui très vite, dans le silence de la vallée, reprend contact avec les animaux et la nature. Celles/ceux qui me connaissent savent combien la communication animale intuitive n’a pour moi à voir ni avec le fantastique ni avec l’ésotérisme. Il s’agit juste d’un fonctionnement où les barrières mentales (dont parle l’autrice) sont enfin abaissées. J’ai adoré la manière de Julia Colin d’amener le sujet, j’ai trouvé un refuge, un espoir même pour l’avenir de notre société. Pour le coup j’aurais voulu tout quitter et partir dans la forêt de Massat avec Grâce, la biche…

Dans la deuxième partie, je peux juste dire que le roman laisse place au conte fantastique et à deux visions du nouveau monde. Jusqu’où ira l’osmose avec la nature ? Le monde du merveilleux dans lequel on entrait de plus en plus revêt peu à peu un habit étrange, inquiétant. On passe selon moi de la réactivation de facultés paranormales perdues par l’homme en proie au bruit, au stress et aux dogmes à un monde magique, ensorcelant même, un peu comme les légendes que nos mamies nous contaient autour du feu…


 

LE CONSEIL DU MATOU CHARLY, INTELLO MAIS PAS TROP : faites taire vos conditionnements et tentez l’expérience de communiquer avec nous. Nous vous parlons, mais vous ne nous entendez pas… Redevenez de petits enfants avec un cœur à l’écoute, un cœur libre.


 

LA DRÔLE D’ORDONNANCE DE LA PSY ET COACH EN HERBE :

Mais si tout basculait demain, seriez-vous plutôt team Élie ou team Calme ?

 Lisez ce merveilleux roman et donnez-moi votre avis. Je n’ai pu m’empêcher de penser à la période des confinements covid, il y avait une partie voulant revivre au plus vite avec les autres, et une partie qui s’est révélée à elle-même dans le calme et l’isolement.


 

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