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OH PARDON ! TU LISAIS...
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  • Blog littéraire pour partager mes avis de lecture, pour parler des auteurs-autrices, leurs livres, leurs maisons d'éditions, leur passion et la mienne : l'écriture. Les bienfaits de la lecture sont magiques. Je souhaite à chacun le bonheur de lire.
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6 novembre 2023

N’AJOUTER RIEN de Fabrice Chillet

 

n'ajouter rien

Éditions Bouclard – Collection « Tout est vrai ou presque » – 133 pages –

Rentrée littéraire 2023

 

 

Réalité ou romanesque, est-ce vraiment si tranché ?

 

PITCH : Et si, dans le monde fascinant de la littérature, l’objet livre et l’auteur d’une œuvre pouvaient obséder certains hommes jusqu’à vouer leur vie à un écrivain qu’ils auraient peut-être rêver être eux-mêmes ?

 

 RÉSUMÉ : C’est à la brasserie Les Initiés qu’un individu vole à Fabrice Chillet le livre « L’été, deux fois » de Christian Costa, qu’il venait de trouver dans une boîte à livres, dans son look bleu et blanc des Éditions de Minuit. Mais comment se procurer un livre épuisé, visiblement devenu indisponible et dont l’auteur a mystérieusement disparu des radars ? Commence une recherche qui va virer à l’obsession, avec la rencontre de Daban, un homme fasciné par Costa et qui pourrait peut-être aider le narrateur…

  

MON AVIS : Hyper original, cette histoire de trois hommes et un livre ! Non, plutôt trois hommes et deux livres, depuis que « N’ajouter rien » a vu le jour chez Bouclard, dans la collection « Tout est vrai ou presque », sous la forme d’un objet dont je prends plaisir à caresser le beau papier, qui de près ressemble à un tissu, une toile tissée serrée.

Un livre complexe à raconter, j’aurais tendance à vous dire qu’il vaudrait mieux ne rien ajouter !

Mais en quelques lignes, je vous présente le premier des trois hommes, Christian Costa, dont l’unique œuvre a été éditée en 1989 :  L’été, deux fois , l’histoire d’un homme un peu indolent qui commence tout sans jamais rien finir.

Daban, le deuxième homme dans notre jeu de poupées russes, a 23 ans lorsqu’il lit ce chef d’œuvre qui le fait renoncer à sa carrière d’écrivain. Costa a couché sur le papier ce que lui, Daban, avait dans son cœur… Quoi de plus dur pour un futur auteur ? « C’est le roman qui lui traîne dans la tête, depuis des années. Une révélation à la fois grisante et accablante. »

Le narrateur, de N’ajouter rien , notre troisième homme, va vivre une période mouvementée, son quotidien passe désormais par le filtre Costa, il veut retrouver ce livre dérobé, ou en acquérir un autre, l’idée fixe est là et va le mener à Daban. Ce Daban qui a œuvré toute sa vie pour allumer les projecteurs sur Costa, pour faire connaître et aimer cet écrivain fantôme. Mais attention, gare à qui l’aimerait plus ou alors moins que lui… Un double ? Une idole ? Un alter ego ?

« J’avais déjà un rapport fétichisé aux livres. Un rapport à l’auteur plus qu’au texte pour être précis. »

Mais ce livre n’est pas un polar, et ces messieurs sont en prise à une quête… d’eux-mêmes. Certes, une fois l’objet-livre volé, les neuf chapitres amènent rebondissements dans cette recherche obsessionnelle du texte de Christian Costa, mais notre narrateur comprendra-t-il son existence de façon plus claire après le vol qu’avant ? Ou après la lecture qu’avant ? Car ce simple roman risque de faire tomber des masques.


 

LE CONSEIL DU MATOU CHARLY, INTELLO MAIS PAS TROP : Accumuler des commencements ? Voilà une notion qui m’est inconnue. Certes, je recommence toujours les mêmes choses, mais je mène les choses jusqu’à leur fin : je finis ma gamelle, je termine mes siestes, même si on me dérange et que je doive en effet les reprendre… Je vais au bout de mes désirs.


 LA DRÔLE D’ORDONNANCE DE LA PSY ET COACH EN HERBE : « Elle avait parlé avec l’aigreur venimeuse des mal-aimés. Ceux qui n’ont que les livres pour uniques compagnons. »

Le livre peut guérir tant de maux, mais s’il devient objet fétiche plutôt qu’objet de désir, si le lecteur s’entiche de l’écrivain ou s’il se met à fantasmer le texte dans la vie réelle, allant jusqu’à penser que « Ceux qui relisent Christian Costa chaque été forment peut-être, à leur insu, une société secrète », alors soit il faut consulter, soit il faut d’urgence lire cet excellent roman de Fabrice Chillet !

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