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OH PARDON ! TU LISAIS...
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  • Blog littéraire pour partager mes avis de lecture, pour parler des auteurs-autrices, leurs livres, leurs maisons d'éditions, leur passion et la mienne : l'écriture. Les bienfaits de la lecture sont magiques. Je souhaite à chacun le bonheur de lire.
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20 novembre 2022

BLACK SUNDAY de Tola Rotimi Abraham

 

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PITCH: Je rentre d'un voyage livresque au Nigeria, avec des frissons, la chair de poule en fait. J’y ai côtoyé le chagrin des enfants abandonnés, la pauvreté, la peur, les abus sexuels, l’égoïsme, la manipulation des hommes d’Église, la corruption, les châtiments corporels des élèves. Mais aussi les légendes Yoruba. Et j’ai beaucoup appris sur un pays dont j’ignorais tout.

L’autrice soulève une vraie question : les tricheurs gagnent-ils toujours à la fin ?

 RÉSUMÉ: C’est l’histoire de quatre enfants (les jumelles Bibike et Ariyike et leurs deux petits frères Andrew et Peter) issus de la classe moyenne aisée nigériane, pour qui la vie plutôt agréable va se transformer en un éclair en une survie, une lutte de chaque instant suite au départ-abandon de leurs parents. « Si la tristesse te retourne la tête quand tu es vieux, que peut-elle faire à un petit garçon ? »

 

 MON AVIS : Dans cette histoire hallucinante pour nous occidentaux mais somme toute assez banale au Nigéria, Tola Rotimi Abraham  a choisi de donner à tour de rôle la parole à chacun des enfants. Un roman polyphonique donc : chacun son ressenti, sa tentative de reconstruction entre 1996 et 2015. « Notre cerveau était resté bloqué en mode survie, et cela nous poursuivrait toute notre vie ».

 Comment une cellule familiale stable peut-elle exploser aussi facilement ? L’autrice nous livre froidement la réponse : une mère qui perd son emploi auprès du ministre suite au limogeage de celui-ci, un père beau-pa

rleur sans le sou qui échoue dans toutes ses entreprises. Elle ajoute à ça un cruel égoïsme parental apparent –expliqué par de nombreuses blessures mais non pardonnable ! – et une lettre d’adieu déposée un matin sur la table du salon… et le tour est joué ! Les enfants se retrouvent sans rien, propulsés chez une grand-mère pauvre : la route toute tracée vers une vie agréable vient de laisser place à un chemin caillouteux, dangereux, plein de brigands…

 Devant la pauvreté financière et affective qui les submerge, mieux vaut encore être né garçon. Andrew et Peter vont certes souffrir de maltraitance scolaire, d’humiliations et de coups, de colère, de manque d’affection. « L’odeur du chagrin me collait à la peau »Pour leurs grandes sœurs Bibike et Ariyike, les choses prennent un tour encore plus affreux. Fini l’école ! Au boulot ! (petit boulot bien sûr). Elles n’auront de cesse que de gagner leur indépendance financière, chacune à sa manière, afin de nourrir la famille et de permettre aux garçons de financer leurs études.

 Mais la gente masculine rôde comme une bête féroce autour de tout ce qui ressemble à une fille. Le sexe est imposé, partout, dans TOUS  les milieux, tout le temps. Une seule façon pour elles de s’en sortir, le monnayer plutôt que de le subir gratuitement. « Toutes les femmes sont la propriété d’un homme, certaines de plusieurs……..J’avais attendu trop longtemps pour choisir mon propriétaire, j’avais tergiversé par ignorance, alors j’avais été choisie » (Bibike)  

« Je ne peux pas oublier ce sentiment, l’impression d’être un vieux chiffon sale qu’on peut utiliser et jeter « (Ariyike)

 Beaucoup se tournent vers l’Eglise néo-pentecôtiste, le christianisme « born again », les prétendus sauveurs, les révérends hautement charismatiques, prêcheurs éloquents qui se révèlent vite des manipulateurs, pervers, hypocrites, certains même d’incroyables escrocs. Le sens de l’entreprise est souvent plus présent que l’Esprit Saint … Mais pourquoi  alors ? Parce qu’elle promet la prospérité, la réussite, le bien-être matériel et spirituel… et plus si affinités ! Ah, les promesses...


LE CONSEIL DU MATOU CHARLY: Nom d'un mulot ! À quand le permis de mettre des enfants au monde ?

Ou celui de détenir des animaux domestiques ? « L’égoïsme est normal, il est humain. » : voilà une phrase qui a bon dos !!! J'en ai les poils qui se hérissent !


LA DRÔLE D'ORDONNANCE DE LA PSY ET COACH EN HERBE : C’est toujours utile d’ouvrir un livre, et parfois primordial d’ouvrir les yeux sur la misère de ceux dont le destin n’intéresse à priori pas grand-monde ici. 

 ! DUR MAIS INSTRUCTIF !

 

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